Chaque année entre juin et juillet, des millions de sardines longent les côtes d’Afrique du Sud et se dirigent vers le Mozambique : c’est le Sardine Run. Chaque année à la même période, le phénomène se répète, toujours aussi fascinant. Dans l’océan Indien, au large de l’Afrique du Sud, de volumineux bancs de sardines attirent les prédateurs en tout genre : les dauphins sont lancés dans une course-poursuite, bondissant gracieusement au-dessus de l’eau, les oiseaux piquent du ciel et les requins remontent de leurs profondeurs. Extraits de l’article SudOuest.fr avec AFP Publié le 21/07/2021 à 11h09
Sous l’eau, on se croirait dans un film d’animation. Un ballet frénétique s’organise, un festin se prépare. Chaque famille d’animaux joue sa partie dans la chasse tandis qu’une interminable nuée noire aux reflets argents, les sardines, fuient serrées en tentant de limiter les pertes d’effectifs.
« Vous avez vu ? Ce sont des milliers et des milliers de dauphins, on les voit toujours à la saison du ‘sardine run’ », commente réjouie Michelle Carpenter, biologiste marine américaine, à bord d’un zodiac suiveur.
Cette activité saisonnière attire une multitude d’humains curieux qui affluent du monde entier, un peu moins en raison de la pandémie. Avec leur skipper au teint hâlé, une petite équipe guette des signes d’activité en surface.
« Panique chez les sardines »
Ce sont les dauphins qui font tout le boulot pour tous les autres animaux, en séparant une partie de l’immense banc qui s’étend sur des kilomètres et en les guidant des profondeurs vers la surface. Ces sardines, alors isolées, deviennent de fait une « boule d’appât » – terme officiel – à dévorer par les prédateurs.
« Les sardines essaient toujours de retourner vers le fonds, pour se protéger. C’est là que les requins interviennent. Ils sont en-dessous et leur bloquent la route. Donc on a les requins en bas, et les dauphins autour. Vous voyez ces dauphins là-bas en train de sauter ? C’est pour empêcher les sardines de s’enfuir », décrit le plongeur professionnel Gary Snodgras.
Les Fous du Cap, ces oiseaux capables de poursuivre leurs proies jusque dans les profondeurs, n’ont plus qu’à se servir.
Enfin, le dernier invité au banquet fait son entrée. Face à une poignée de spectateurs médusés, qui gardent leurs distances. Le requin « sombre », c’est son nom, se jette dans la mêlée et c’est la panique chez les sardines. Mais leur fuite est sans espoir, elles sont englouties en quelques minutes.
Ce spectacle se répète tout au long du « sardine run », qui s’étend sur quelques mois d’une migration qui serait liée, selon les scientifiques, au cycle reproductif du poisson.